Oh toi capitale, qui as grandi sur les berges de cette seine, Hausmann avait dessiné ton architecture, puis la Tour, qu’Eiffel proposa, semblant, joindre les deux rives, et défier les étoiles, caresser les nuages, tour de magie, tour des miracles ; vouée à finir en canon, mais sauvée par les débuts de la radio, et des communications ; Signe d’une nouvelle ère.
Paris grandeur. Tu as donné au monde, en plus de ton image, jusque cette statue liberté, enfant de chez nous qui regarde l’Amérique.
Tu as gardée jalouse trois de ses enfants, petite sœur jumelle, pourtant modèle réduit de cette lointaine ancêtre.
Ta noblesse passée aujourd’hui bouleversée, dame il faut bien se loger, et même y faire travailler tant de gens si pressés, entassés, ils ont creusés, ton donné ce métro, système nerveux qui fait voyager, et surtout se déplacer.
Dix, douze, voir même quinze million de gens parcours tes entrailles, le monde te regarde, t’envie.
Et comme su dire le Général De Gaule, " Paris, outragé, mais Paris libéré "! Tu as gagné tes statues d’universalité.
Tu as grandi, généreuse ; tu as même poussé, un peu n’importe comment, brisant tes façades ciselées, cette pierre travaillée, tu es devenue béton, ou vitrine laissant voir tes dessous. Et même Montparnasse, autre tour, pour faire pendant à la première, il fallait voir loin.
Edifice pour faire monter le prix du mètre carré.
Façade de verre, de briques ou bien de brocs !
Chacun prétend y mettre sa pierre, souvent peu glorieux édifice. Beaubourg, ce centre Ponpidou, détesté, centre de gravité, tu réponds malgré tout à ta mission, faire voir, et être vu.
Seule grâce divine dans ce temple de pierre des monuments du Louvres, cette superbe pyramide, posée là tel un diamant ciselé ; Entrée libre, telle la verrière du Grand Palais, témoin de la transparence de l’âme humaine.
Sinon, tu as perdu tes usines et tant de simples ateliers, tu te vides de tes commerces, lieux de vies et d’échanges. Ton centre nourricier, de ses halles, vidés, et cet énorme trou, trente-sixième dessous, centre névralgique, toutes les croisées des chemins, et toutes ses boutiques qui vivent dans la nuit .Du rêve passé, à ces restes dorés, ton clinquant dépouillé irrigue encore le chaland ; tes besoins ont changés, tu offres désormais comme sous le manteau, toutes sortes de frusques.
Plus loin, le génie de la Bastille regarde cette façade grise, plate, et triste de cet opéra de pacotille qui aurait pu être riche de promesses. Pourtant œuvre magistrale, reflet de la laideur du siècle, je n’ose même plus te mettre une majuscule.
Aujourd’hui Paris n’est plus qu’un lieu de bataille, de concurrence, tes vitrines de joailliers, à tes cafés-grand hôtel, tous aux mains des étrangers.
Le peuple de Paris s’est battu pour te conserver, Sur tes places le sang à coulé, de ses barricades à dame Guillotine, tes pavés ont rougi tant de fois deshonorés.
Puis ce fut le Paris des années folles, Le Moulin Rouge, les Grands Boulevards, Paris des poètes, Paris chanté, De Fréhel à la môme Piaf, Ferré, tant de talent se sont dévoilés, tant de seigneurs se sont révélés, il n’y a pas si longtemps Jacques Dutronc et son admirablement vrai « Il est cinq heures Paris s’éveil ! ». Paris d’désenchanté !.
Bon dieu Paris qui bouge, qui vibre encore d’épistolaires sursauts, de légendes, toi aussi prisonnièr de la finance, te voilà rabougri, qui cherche un nouveau souffle.
Paris n’est pas le centre du monde, il reste notre univers.